[Spectacle "Traboules-Blues"]

[Spectacle "Traboules-Blues"]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0008 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historiqueSymbole même de l'identité lyonnaise, les célèbres traboules des pentes de la Croix-Rousse vivront le soir du 8 décembre 1989, à l'occasion de la traditionnelle fête lyonnaise, une soirée encore un peu plus exceptionnelle que celle des autres années. Il s'agira de l'opération "Traboules Blues" qui permettra aux promeneurs du soir de découvrir de la place Colbert à la place Louis-Pradel, un parcours de musique, de lumière et d'images. Dans l'esprit des organisateurs, à la tête desquels André Maréchal, adjoint au maire de Lyon chargé du rayonnement international et des grandes fêtes, et Roland Chandelon, maire du 1er arrondissement, cet événement marque le début d'une opération de remise en valeur et de "requalification" d'un quartier de la Croix-Rousse et de ses traboules. Le concept du projet "Traboules Blues" s'appuie sur deux caractéristiques du quartier : l'originalité de l'espace urbain, d'une part, et l'originalité multiculturelle de la population, d'autre part. "Traboules Blues" se voudra donc le reflet amplifié de ces deux particularités à travers la musique, l'image, la lumière et les jeux de miroirs. L'opération se renouvellera tous les ans dans des parcours et des contenus différents. En 1989, le projet a été confié à Yves Devraine, metteur en scène et scénographe. La musique et la lumière seront les deux éléments fondamentaux de la soirée. La musique tout d'abord qui, dans l'esprit global du parcours, se voudra le reflet des lieux et des habitants dans une vision du blues qui, si elle inclue bien sûr le jazz et le folklore noir américain, intégrera aussi des musiques latino-américaines ou des chants arabes afin d'exprimer l'âme du quartier. Les interprètes, pour la plupart lyonnais ou régionaux, seront des professionnels de la musique et du chant. De son côté, la lumière viendra soutenir la musique autour de cinq registres : la lumière bleue, tantôt diffuse, tantôt descriptive, des éclairages sculptant des formes et exprimant des ombres, des liaisons lumineuses spatiales, un lieu, probablement la place Chardonnet traité comme un tournage de film, et enfin, des effets spéciaux. L'image, confiée à la photographe Jacqueline Salmon, sera projetée, soit directement sur l'architecture, soit en rétro-projection pour les images contenues dans l'architecture. Le pari retenu étant d'utiliser le noir et blanc pour l'architecture et la couleur pour la vie. Au plan des lieux retenus, la cour des Voraces sera plutôt le reflet d'une voix et d'une culture arabe, le passage vers la rue Colomès, le lieu du jazz solo, la place du Chardonnet, le lieu du blues tandis que l'église Saint-Polycarpe sera plus orientée vers le Gospel, le Negro Spiritual, dans tous les cas vers une musique à caractère religieux. Symboliquement, la soirée du 8 décembre marquera le départ de la mise en oeuvre du plan de restauration des traboules de la Croix-Rousse. L'action entreprise consistera à restaurer le cadre bâti en allant parfois même jusqu'à le reconstituer à neuf, de réaliser des équipements et d'aménager les espaces publics, de dynamiser la vie sociale, culturelle, commerciale et économique du quartier. Parmi les actions engagées, le plan de restauration mis en oeuvre dans le cadre de la Z.A.C. multisite s'est fixé trois objectifs : à court terme, des opérations de nettoyage et d'entretien des parcours piéton, la restauration de l'immeuble de la cour des Voraces où sera créé une cité des artistes, et, à plus longue échéance, la signature de conventions entre la ville de Lyon et les propriétaires riverains définissant les modalités de restauration des traboules, d'éclairage public, de maintien de la circulation publique et d'entretien par les services municipaux. Bref, si les traboules auront le blues l'espace d'une soirée, il ne s'agira en aucun cas de le confondre à la mélancolie. Source : "Quand les traboules ont le blues" / F.S. in Le Tout Lyon, 21-23 novembre 1989, p.11-12.
note bibliographique"Le blues des fêtes d'antan" / P.M. in Lyon Matin, 13 novembre 1989. - "Une restauration rythmée" / S.M. [Séverine Meille] in Lyon Figaro, 13 novembre 1989, p.8. - "Les pentes du délire" / Séverine Meille in Lyon Figaro, 11 décembre 1989, p.6.

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