[Visite de la Sucrière du Port Rambaud avant réhabilitation]

[Visite de la Sucrière du Port Rambaud avant réhabilitation]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
historiqueIl y avait déjà le Grenier d'abondance et les Subsistances, voici la Sucrière. Sise quai Rambaud, dans le port du même nom. Le patrimoine bâti industriel lyonnais fait décidément dans la thématique alimentaire. Dommage qu'on n'ait pas conservé à la halle Tony-Garnier sa dénomination d'abattoirs de La Mouche, et que, récemment d'ailleurs, on ait perdu Rivoire et Carret... La Sucrière, donc. Une belle friche qui, dans un premier temps, va accueillir la Biennale d'art contemporain 2003 (et aussi l'édition 2005). Il s'agit des bâtiments de 1932, structure de béton armé pur sucre. Baladeuse, et éclatée, en rupture (définitive ?) de halle Tony-Garnier (laquelle a ses nostalgiques), la Biennale d'arts plastiques ne retourne pas pour la nouvelle édition aux Subsistances. Elle retrouvera l'Institut d'art contemporain qui, au fil des éditions, de participant est devenu partenaire institutionnel à part entière, s'immisce dans le musée des Beaux-Arts avec la bénédiction de son directeur Vincent Pomarède, et a une vitrine au Rectangle. Mais surtout, elle aura un centre : la Sucrière, dont elle sera locataire, comme elle l'était de la halle Tony-Garnier. A ceux qui jugeraient le site quelque peu excentré, il suffira de grimper sur le toit. Des ouvertures de la friche, la vue est belle sur le quai Jean-Jacques-Rousseau, mais du toit-terrasse, elle est carrément imprenable. Un regard circulaire, et c'est tout le site de Lyon qu'on embrasse en panoramique. La Biennale, qui se déroulera de fin octobre 2003 à janvier 2004, occupera les trois niveaux réaménagés. "Nous sommes heureux d'être dans ce site" assurait [le 26 septembre 2002] lors de la présentation du projet, Thierry Raspail, un des deux directeurs de la manifestation, faisant écho à Gérard Collomb, maire de Lyon, affirmant que la Sucrière n'était pas "un choix par défaut". Le souhait de Thierry Raspail et de son alter ego Thierry Prat, est qu'on fasse propre, mais pas trop. L'idée est de ne pas gommer le rude aspect friche qui sied aux lieux alternatifs. Bref, surtout ne pas embourgeoiser, ne pas faire une restauration patrimoniale. L'adjoint en est tout à fait d'accord qui déplore toujours que certain lieu de Lyon ait connu pareille métamorphose. Dans leur projet de réaménagement, les architectes ont voulu que l'art contemporain sorte du bâtiment, manière de faire le lien entre site, art et édifice. D'où, un travail sur les ouvertures, l'utilisation des passerelles existantes. Le lien au site sera également présent dans la manifestation même : une péniche, là est à trois pas, devrait en effet accueillir la presse, et un wagon, car il y a des rails au sol, trace entre beaucoup d'autres de la mémoire industrieuse du lieu, servir de bar. D'aucun, sensible à la bonne lisibilité de la Biennale d'art contemporain inauguratrice du lieu, rêverait déjà de voir la Sucrière exclusivement vouée aux activités sinon artistiques, du moins culturelles. Un voeu pieux. La Sucrière n'est pas un nouveau lieu culturel, mais une sorte de mini halle Tony-Garnier, qui devrait trouver sa vocation et sa rentabilité dans des activité commerciales d'expositions, salons et manifestations événementielles diverses. Comment exiger d'investisseurs privés ce que les municipalités lyonnaises successives n'ont pas su ou voulu faire en face d'une friche assez exceptionnelle : un projet ambitieux. Source : "Le baptême de la Sucrière" / Nelly Gabriel in Lyon Figaro, 27 septembre 2002, p.3.
note bibliographique"Un morceau de Confluent" / Agnès Benoist in Lyon Figaro, 27 septembre 2002, p.3.

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