[Le parc Sutter, sur les pentes de la Croix-Rousse]

[Le parc Sutter, sur les pentes de la Croix-Rousse]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
historiqueSur le plan-guide du 1er arrondissement, en haut des pentes et bien au milieu, un quadrilatère vert atteste de l'existence du Parc Sutter, un des plus méconnus espaces publics de Lyon. Pourtant, il ne s'agit pas d'un mouchoir de poche : près de 5000 m2, des terrasses en belvédère, des arbres qui ne sont pas plantés du dernier aménagement ; il a tout ce qu'il faut pour être un des hauts lieux d'une Croix-Rousse pauvre en respirations. Or, refermé sur lui même et d'un accès hostile pour peu qu'on l'aborde par le bas, l'ont apprivoisé ses seuls riverains, les usagers d'une crèche parentale et les quelques passants qui s'en servent comme d'une traboule entre le plateau et le "Jardin des Plantes", qui, lui, n'a pas grand chose d'un jardin. D'évidence, il méritait mieux, le Parc Sutter. Mieux que ce qui lui a été offert de terrassements dans les années soixante-dix et plus d'attentions paysagères. Ainsi en ont convenu les élus du premier arrondissement puis la Ville toute entière qui a confié à la Direction des études techniques urbaines et à Didier Page en particulier, le soin d'organiser un projet dont Pascale Jacotot, paysagiste, est maître d'oeuvre. Sans doute l'endroit ne renouera-t-il pas avec ce qu'il a été, jardin privé d'une maison bourgeoise aujourd'hui transformée en crèche. De l'époque de Madame Sutter, dernière propriétaire en date et soucieuse de vendre son bien à la collectivité publique, il ne peut être envisagé que de sauvegarder les arbres bien portants et quelques bancs de pierre, mais il n'est pas interdit de réintroduire charme et praticabilité en lieu et place d'un dédale à dévaler. Ou à escalader. Placer un peu plus haut une plate-forme pour qu'elle bénéficie de la vue la plus dégagée vers Fourvière, remiser sur le pourtour des vespasiennes qui n'ont rien à faire au beau milieu, repenser les cheminements afin d'ôter aux parcours leurs aspects camp d'entraînement ; tels sont les principes de base du chantier qui commence maintenant et se poursuivra six mois durant. Ont de même été revues les modalités de gardiennage pour que les horaires d'ouverture et de fermeture, garants de la sécurité du site, puissent être appliqués. Enfin, ont été composée des ambiances végétales ou ludiques propres à multiplier les usages. Jardin d'ombre, jardin de lumière, rocailles, dunes, rivière des jeux, sous-bois sonore (mais point trop)... il y aura tout un monde entre quatre murs et ne s'en portera que mieux l'immense et délié Ginko Biloba qui du Parc Sutter a connu tous les états. Ne restera ensuite qu'à s'intéresser à la viabilité de l'accès. Côté rue Vauzelles, pas de problème, pour discret qu'il soit, le seuil est avenant. Sur la place Morel en revanche, il est difficile d'imaginer la présence d'un jardin derrière l'immeuble qui en barre la vue et il est plus difficultueux encore de franchir la traboule-urinoir qui fait office de sas d'entrée. A l'heure où Lyon se pique de propreté, ce boyau immonde appelle une politique du Kärcher, sinon, les 3 millions de francs investis dans le parc s'en trouveraient privés de perspective. Source : "Le jardin de madame Sutter" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 20 octobre 2001, p.1-2.

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