[Belvédère Abbé Larue du Jardin des Curiosités]

[Belvédère Abbé Larue du Jardin des Curiosités]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
historiqueJardins de poche ou jardins de proximité, qu'importe leur appellation, ils ne sont pas aussi nombreux qu'envisagé, mais, à Lyon, ils sont maintenant au nombre de sept ces coins de verdure conçus pour donner de l'esprit à la ville. Deux autres s'installeront en 2001, le dixième est déjà en place... à Montréal, en vertu d'un échange partenarial et se pose maintenant la question de la poursuite de l'aventure. En commençant par un début de bilan.
historiqueLe modèle est connu de tous les urbanistes, c'est le garden pocket new-yorkais, lui même issu des espaces à la fois collectifs et privés londoniens. Un bout de nature pour créer une culture de quartier, l'idée éclot à Lyon fin 1995, elle accompagne le plan de végétalisation confié à Gilles Clément à qui l'on doit l'arrivée de graminées dans nos plate-bandes et la composition d'une palette de couleurs arbustives et florales aux beaux effets saisonniers. Après les grands travaux, la restructuration des espaces publics du centre et le triomphe des places minérales : il s'agissait d'oeuvrer à petits points, partout dans la ville, avec exubérance, intelligence, préciosité et à moindre frais. Du beau, du vert, du pas cher et de l'imaginaire, telle fut une des missions de la Direction des études et techniques urbaines de la ville de Lyon, qu'anime Gilles Mathieux. "Associer deux concepteurs, un paysagiste et un artiste ou un architecte et un inventeur, pour qu'un double regard permette de sortir des habitudes, faire évoluer les pratiques de végétalisation, inventer des emplois de jardinage-gardiennage, essaimer le concept et produire cinq jardins par an, soit trente en six ans pour un coût de 350.000 francs chacun". Tel était l'objectif. Très idéaliste côté chiffres puisque l'initiative ne faisait pas partie du plan de mandat, était à financer sur des crédits ordinaires et à organiser avec les troupes jardinières en place sans la motivation desquelles rien n'eut été possible. Ce qui a été fait l'a donc été à l'arraché, avec de rares accidents de parcours (un lieu impraticable, un artiste qui s'adonne à la provocation) et un apprentissage qui s'est fait au jour le jour sur le terrain. Pour que les mosaïques de Giorda aient de la gueule et de la couleur, sur le square Bérerd, il a bien fallu faire le choix de matériaux de prix. Pour que l'art et l'espace public fassent bon ménage, sécurité et pérennité doivent être au rendez-vous. De même que ne pouvait être faite l'économie de réaménagements de voirie quand elle s'en trouvait modifiée. Le coût des installations a en conséquence triplé et c'est pourquoi la vague de trente jardins s'est réduite à dix. Sur ces dix sont déjà construits et plantés dans des délaissés de ville : l'angle de la rue Rosset et de la Grande rue de la Croix-Rousse de Nova Architectes ; le champ et le chevalet signés "In Situ" et Le Gac à l'angle Frères Lumière et Bullukian dans le 8e ; la place de Paris, sa fontaine et ses beaux légumes de bronze selon Hannetel et Ducate ; le square Bérerd donc au croisement Lafayette-Récamier ; le mur végétal et la mini-mare de Blanc et Jacotot dans un petit coin du 6e, à l'intersection nord-ouest des rues Montgolfier et Félix-Jacquier ; à Montréal, la place Laforce conçue et illustrée par les Français Ilex et JeanFrançois Gavoty ; mais sur le belvédère Abbé Larue, à Saint-Just, ce sont des Canadiens qui ont oeuvré ; tandis que dans le 7e, entre les rues Gryph, Béchevelin et Jaboulay, Olivier Chabanis et Ingrid Bourne orchestrent une des plus grandes surfaces proposées, soit 2700 m2, quand leurs confrères ont eu à s'exprimer sur des 200, 300, ou 600 m2. Restera ensuite à faire l'Espace 101, celui de Carmelo Zagari et Eric Ossart sur le boulevard des Etats-Unis, à observer une fois encore comment se concrétise la rencontre de deux concepteurs qui ne se connaissaient pas, mais dont les travaux laissaient pressentir qu'ils pouvaient avoir des choses à se dire et à faire, ensemble. Le 9e jardin de proximité initié par la ville de Lyon est à ce titre exemplaire. Il s'agit de l'ilot Edison-Créqui, à hauteur du 82, rue de Créqui, là où en ce moment même arrivent les colonnes de pierre d'Agnès Petri dans l'espace paysager de Béatrice Fauny. L'une sculpteur, l'autre paysagiste, ont décidé d'entrée de cosigner la totalité du lieu, de penser et de dessiner à deux au lieu de se répartir les disciplines. La rencontre avec les riverains, l'étude de l'histoire du site, la bataille pour que ne soit pas démoli un élément architectural qui leur semblait intéressant ; tout cela fut fait de concert. Elles on travaillé ensuite sur le thème de la perspective, de l'approche du jardin, de la représentation de la ville et ont conçu un univers de déambulation entre colonnes qui porteront de grandes empreintes végétales, iris, lierres, fougères, alors qu'au sommet de ces mêmes colonnes un vraie végétation fera tonnelle. Le chantier commence [en août 2001], le jardin ne pourra appeler la rêverie avant quelques mois, mais son émergence est déjà promesse d'une respiration dans le tissu urbain. Cultiver l'esprit de ces premiers jardins, en conserver la liberté, en multiplier la présence fera probablement partie des ambitions des nouvelles équipes élues. A condition qu'ils soient aussi beaux, encore plus verts et vraiment moins chers. "A nous d'imaginer les solutions" dit Gilles Mathieux. Source : "Des jardins au coin de la rue" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 28 août 2001, p.2.
note bibliographiqueWikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_des_Curiosités (consulté le 11-03-2023).

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