[Bouchon lyonnais Le Pasteur (avant fermeture)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon
technique 1 photographie numérique : couleur
description Adresse de prise de vue : Bouchon lyonnais Le Pasteur, 37, quai Perrache, Lyon 2e.
historique Condamné par le projet urbanistique du Confluent, Le Pasteur, authentique bouchon lyonnais, ferme ses portes. Tenu depuis avril 1971 par Louis (dit Loulou) et Cécile Chabanel tout au bout du quai Perrache, sous l'autopont de la Mulatière, l'établissement était devenu un incontournable parmi les mâchons, malgré un emplacement peu enviable.
historique Depuis [le 27 novembre 2000], inutile d'imaginer pouvoir déjeuner au Pasteur. Toutes les tables aux nappes à carreaux rouges et blancs avaient été réservées bien à l'avance par les plus fidèles des clients de cet Authentique bouchon lyonnais. Plus personne ne pourra désormais savourer le fameux pâté de chasse, le soufflé de poisson, le charolais, le saumon fumé, les soles... Dans quelques mois, les mâchoires des pelleteuses remplaceront celles des gourmands qui, depuis 1971, fréquentaient assidûment cet établissement. Pour Loulou et Cécile Chabanel, c'était donc le dernier service avant une retraite méritée. "Enfin, je vais pouvoir me remettre au vélo", expliquait, la semaine dernière, le maître de maison à un de ses vieux clients. "Ou jouer au golf", l'autre passion récente. Clients fidèles, amis gourmands, copains de galère, voilà vingt-neuf années que cela durait, cette amitié sans cesse partagée, autour d'une belle assiette et d'un bon verre du pot du patron. "Tout mouillés, ils doivent bien peser cinquante kilos chacun, interrogeait récemment Jacques Lasfargues, directeur du musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon. Et bien sachez que je prépare une communication pour l'Académie de médecine, qui tentera de résoudre une énigme : comment d'aussi frêles carcasses peuvent-elles contenir des coeurs aussi énormes que cela ?". Loulou et Cécile Chabanel savent, eux, vraiment ce que veut dire l'expression "amis de trente ans". Depuis sa première place comme garçon de salle au Grand Nouvel Hôtel, rue Grôlée, Louis Chabanel ne semble s'être fait que des amis. Il avait alors 14 ans et fut immédiatement placé sous l'aile protectrice de Jean Cappezza, maître d'hôtel. Avant de s'attaquer à l'art des fourneaux, le jeune homme commence une carrière de barman, interrompue vingt-huit mois par la guerre d'Algérie. Loin de la Méditerranée, place Tolozan, rue Grôlée, puis dans le quartier de la Bourse, la géographie lyonnaise de Loulou Chabanel se cantonne à la Presqu'île. Il officiera dix années durant au Cercle du commerce, dans la double-tenue de maître ès-cocktails et responsable des jeux. "Loulou s'est mis à cuisiner sur le tas. A une époque où l'on n'allait pas à l'école, on passait chez les patrons", raconte Michel Laurent son compère du Garet. En avril 1971, avec son épouse, la discrète Cécile, l'autodidacte rachète un "routier" tout au bout du quai Pasteur. Sous l'autopont de la Mulatière avec le moteur des 38 tonnes en bruit de fond, l'emplacement, pourtant peu enviable, va bientôt devenir incontournable pour les amateurs de mâchons. L'addition était alors à 12 francs. Elle a depuis bien grimpé, autant que les talents du chef. [...] Source : "Le cercle des amis disparaît" / Nathalie Blanc in Lyon Figaro, 1er décembre 2000, p.1 et 8.
note bibliographique "Louis Chabanel, ancien restaurateur au Pasteur" in Le Progrès de Lyon, 2 mai 2009.

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