[La Casa Particular à Saint-Etienne]

[La Casa Particular à Saint-Etienne]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
descriptionLa Casa Particular, 7, rue de la Richelandière, 42100 Saint-Etienne.
historiqueC'est une maison blanche, accrochée à Saint-Etienne comme un souvenir doux-amer. Ce fut un hôtel particulier que s'était fait construire un pharmacien au temps de sa splendeur et de celle de l'Art-déco. Tout de rigueurs géométriques et d'une architecture surlignée, l'endroit n'hésitait pas au spectaculaire, donnait à voir ses doubles escaliers, ses terrasses et mettait en scène son opulence dans un quartier qui devait devenir d'affaires et de loisirs : le parc Giron. En investissant cette maison de la rue Richelandière en 1992, Pierre Gagnaire a largement contribué à la notoriété du lieu. Des kilomètres à la ronde, rien ne fut plus brillant, aucun restaurant ne fut défendu ou détesté avec autant de passion, jusqu'en 1996, à l'heure de la désertion du chef et de ses étoiles. Vidée de la totalité de son contenu lors de cinq ventes aux enchères tenant du dépeçage, la maison blanche semblait alors promise à une reconversion en bureaux. Aucun banquier ne se sentant assez de souffle pour accompagner les deux, trois utopies qui traînaient, le tertiaire avait bien toutes les chances de se voir autorisé à compartimenter les volumes et à dérouler ses moquettes entre les fers forgés jusqu'à ce qu'un trio pose sur la table la bonne proposition. Stéphane Jorain qui connaît quelques bonheurs rue Mercière avec les "Enfants Terribles" et le "Façade Café", Frédéric Giron qui travaille avec lui et Nathalie Thuel, la stéphanoise de l'équipe, se sont donc avancés vers la rue Richelandière avec un projet à tiroirs, bien fait pour occuper une bonne partie des trois fois 500 mètres carrés disponibles et surtout conçu pour insuffler de la chaleur là où il n'y en avait guère. Un restaurant de poissons au rez-de-chaussée avec une déco bateau et pêche au gros, un restaurant cubain à l'étage et un bar buena vista upper club, telles étaient leurs envies. Les photos du Che et de ses amis sont aujourd'hui aux murs, les cigares ont les fauteuils qui leur conviennent, la carte des cocktails est faite pour prolonger la nuit et le tout a une élégance qui dépasse les aspects conceptuels de départ. La preuve ? Désormais tout se mêle dans cette "Casa Particular", nom générique du lieu et l'on peut bien être assis à une table du "Silver Fish" tout en se faisant servir des petits boudins créoles, être installé côté Havane et réclamer de l'espadon, ou siroter son Mojito entre deux hameçons. Quelques parasols se déploient jusque sur les mini terrasses, de rares bouteilles sud-américaines exotisent une carte des vins essentiellement française et, si le voyage se poursuit à cette belle allure, dans un an exactement, soit trois années après l'ouverture de la Casa Particular, les sous-sols se transformeront en club-dancing, rétro et furieusement mers du sud lui aussi. Source : "Une maison toujours particulière" / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 9 août 2000, p.2.

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