[Jean-Marc Avocat, comédien]

[Jean-Marc Avocat, comédien]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
descriptionReportage photographique réalisé au péristyle de l'Opéra de Lyon à l'occasion de "Et la vie à passé... comme on fait les Acores" de Jean-Marc Avocat, produit à L'Espace 44, 44, rue Burdeau, Lyon 1er.
historiqueUn homme se penche sur son passé, sur sa vie. Pour cela, il s'imagine mort. Cet homme est comédien. Au fil des ans, il a pris conscience que jouer la comédie, cela n'a rien à voir avec la valorisation de sa propre image. Il a laisse derrière lui les tics et clichés habituels. "Ai-je été bon, ai-je été mauvais, m'a-t-on remarqué..." L'art pour aller plus loin, plus profond, voilà, dit-il, le sens de sa démarche à présent. Il ne sait pas où il va, mais il y va seul. Cette radicalité, Jean-Marc Avocat l'a choisie sans le savoir encore quand il se met en tête de jouer "Phèdre" tout seul sur une scène. De se mettre également en scène. L'entreprise est insensée. Elle réussit. Pas seulement parce qu'elle rencontre un public subjugué et enthousiasmé par la qualité et la performance, mais parce qu'elle met l'acteur sur "sa" voie. Celle d'un travail qui explore les limites. Au point que le théâtre pour lui ne se conçoit plus hors de cette exploration-là. Une impasse, peut-être. Mais une nécessité pour celui qui se dit, citant Claudel à propos de l'écriture racinienne, à la recherche de "la détonation de l'évidence". Il y a deux ans, il décide d'une aventure encore plus risquée que celle de Phèdre. Une aventure qui ne met pas seulement en jeu le comédien, mais l'homme. Il décide cette fois de dire son propre texte, de parler de son propre personnage. C'est-à-dire de lui, de ce qu'il croit être, de ce qu'il a vécu. De ce qu'il en a compris et retenu. L'entreprise autobiographique est ici et d'abord, une adresse à sa fille. Dans l'impudeur de l'écriture, il met en mot la suite des fictions de soi, les multiples personnages que chacun est simultanément ou successivement. C'est "Testamensonge". Sans chercher à plaire ou à provoquer, dans une écriture simple, avec un plus grand souci de justesse que de beauté, il y évoque ce qui l'a constitué. Son enfance, ses premières années de comédien, la mort de sa femme. Il y est aussi question, un comédien l'éprouvant sans doute plus intensément, du sentiment, de l'imprécision et de la porosité, de la frontière séparant vie courante et vie professionnelle, part privée et part publique. Où commence, où s'arrête le jeu ? La seconde partie de ce que Jean-Marc Avocat savait d'emblée être une trilogie, explore plus encore le territoire du "mentir-vrai" qu'est le quotidien d'un acteur. "Le Grain de la beauté" interroge ce qui s'est passé, comment, pourquoi cela s'est ou a passé. Quant à la dernière partie, elle est faite des questions susceptibles de trotter dans la tête d'un homme qui a décidé de se suicider. Non que l'idée de suicide obsède plus que de raison Jean-Marc Avocat, mais ces quelques heures avant la mort choisie lui apparaissent celles d'un temps absolu, où les autres n'existent plus, où il n'y a plus qu'un individu face à lui-même, dans une intelligence de soi neutre, c'est-à-dire lucide. "Les chaussures de Maïakovski" s'intitule ce dernier volet, en référence au poète russe qui, quelque jours avant de se suicider, avait porté une paire de souliers chez le cordonnier. Dérision ou optimisme ? Source : "Trilogie posthume" / Nelly Gabriel in Lyon Figaro, 22 mai 2001, p.26.
note bibliographiqueEt la vie a passé... / Jean-Marc Avocat, 2001 [BM Lyon, DLA 05609]. - "Portrait : Jean-Marc Avocat se déshabille de l'intérieur" / A. Mafra in Le Progrès de Lyon, 22 mai 2001.

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