[Crue de la Saône (mars 2001)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon
technique 1 photographie numérique : couleur
historique La Saône n'a pas résisté. Les fortes pluies ont eu raison des berges du Nord lyonnais. La rive gauche de la rivière, entre Neuville et Caluire a été fermée à la circulation, de même que la Départementale 51 sur l'autre rive, entre Neuville et Couzon-au-Mont-d'0r. Longer les quais entre Lyon et Trévoux relève du véritable parcours du combattant. Les riverains de la Saône, dans l'Ain, le Rhône, le Beaujolais, ne peuvent que constater les dégâts et attendre. L'illustre toque lyonnaise Paul Bocuse ne déroge pas à la règle. Le parking de son restaurant a été envahi par les flots. Selon les services de la navigation, les eaux continueront de monter [le 21 mars] et devraient être étales dès [le 22 mars]. Le pessimisme des prévisions de Météo France incite cependant à la plus grande vigilance.
historique Depuis plus d'une semaine, les habitants du Val-de-Saône vivent en surveillant le niveau de la Saône. Les plus anciens ont l'habitude des inondations de cette rivière, les plus jeunes ou les professionnels prennent avec beaucoup moins de sérénité ses fluctuations. Lionel Curpet, propriétaire du Pause-Café situé sur les quais de Neuville-sur-Saône s'explique : "On a plus de chance que d'autres restaurateurs, l'eau commence juste à arriver. Les caves sont inondées, j'ai dû mettre une pompe pour essayer de sauver le matériel. Pour l'instant, on limite les dégâts et on espère ne pas fermer". Romuald Alzingre des Pompes funèbres continue de veiller sur la Saône et souligne qu'il n'y a "rien faire, sauf attendre. On a rehaussé tous les meubles et on attend". La patience est de rigueur, pour tous les riverains de la Saône actuellement. La rivière ne cesse de monter et plusieurs axes ont été coupés à la circulation. Ainsi, dans la région lyonnaise, la Départementale 433 sur la rive gauche de la Saône a été fermée entre Neuville-sur-Saône et Caluire. Sur l'autre rive, la D51 a également été inondée entre Neuville et Couzon-au-Mont-d'Or. Des déviations sont mises en place. En fin de journée, les services de la DDE étaient en manque de barrières et devaient ainsi se réorganiser. On a installé des passerelles pour assurer, dans des villes comme Couzon, un acheminement sec aux riverains. Sur certains secteurs, les pompiers vont devoir les enlever, l'eau les ayant envahies et les rendant particulièrement dangereuses. Depuis vingt ans, de mémoire de riverains, on n'avait pas vu une telle crue. Des dispositifs particuliers ont été mis en place. Le lieutenant-colonel Bouvier du Codis du Rhône relativise les craintes : "La Saône est encore à un niveau où elle cause plus de gêne que de danger. Nous avons eu le temps de nous organiser avec la mise en place d'un PC à Neuville". Situé volontairement dans une zone dense en habitation, la concentration de moyens de secours permet de rassurer et de répondre aux diverses questions des riverains. [Le 20 mars], à Albigny, on a mis une dizaine de fois le bateau à l'eau pour aider des personnes à sortir ou rentrer chez elles, parce qu'elles sont bloquées par la Saône", explique un pompier volontaire, le lieutenant Graziana. En 48 heures, la Saône est montée de près d'un mètre à la hauteur de Couzon-au-Mont-d'Or. Le célèbre restaurant de Paul Bocuse, situé sur la commune de Collonges-au-Mont-d'Or, a vu son parking totalement inondé par la Saône. Néanmoins il reste ouvert, les entrées se faisant dans la rue, en hauteur. Face à la montée des eaux, le poste de commandement de Neuville a donc été "renforcé" en hommes et en matériel, en début de soirée. Le Nord du département du Rhône est, pour l'instant, le plus touché. Dans la région d'Anse, près de Villefranche-sur-Saône, la Départementale 51 est impraticable dans les deux sens sur la commune d'Ambérieux-d'Azergues et une déviation a, là aussi, été mise en place. Dans le Beaujolais, quelques hameaux aux alentours de Dracé. Saint-Georges-de-Reneins sont toujours isolés. La Saône fait aussi parler d'elle dans le département de l'Ain, animant les conversations de bistrots. Les centres de secours de ce département surveillent activement le fleuve entre Pont-de-Vaux et Trévoux. "Certains lieux-dits sont toujours isolés, expliquent les pompiers de l'Ain. Des plongeurs avec embarcations vont voir leurs habitants plusieurs fois par jour. Les gens n'ont pas quitté leur domicile. Ils ont l'habitude des crues et ils prennent cela avec philosophie". En deux jours, dans ce département, une centaine d'interventions a tout de même eu lieu. Les services de la navigation annoncent que les eaux devraient monter encore de 10 à 20 centimètres, entre [le 20 et le 21 mars]. Normalement, si les précipitations stoppent sur les hauteurs, la Saône devrait cesser d'augmenter et être étale à partir [du 22 mars]. Les dispositions particulières, prises par les services de secours longeant la Saône, sont pour leur part prévues jusqu'en fin de semaine. Source : "Débordements d'une crue annoncée" / Carine Bar in Lyon Figaro, 21 mars 2001, p.1-2.
historique Après les inondations de Lyon et un pic le 23 mars 2001, le Rhône, qui a augmenté d'une vingtaine de centimètres sur cette seule journée, commence sa décrue à partir du 24. Les eaux de la Saône poursuivent également leur lente descente commencée le 22 mars. Le niveau du Rhône atteindra entre 5m75 et 5m85 à Ternay (pour une cote d'alerte à 4m) et on releve dans la nuit du 23 mars une hauteur de 2m70 sous le pont Morand. Soixante-quinze pompiers et cent cinquante gendarmes sont toujours mobilisés dans le Rhône et vingt-et-une communes touchées par les inondations. Une dizaine d'axes de circulation sur les berges de la Saône, dans les 9e et 4e arrondissements, ainsi que les départements y accédant, restent fermé à la circulation. Source : Lyon Figaro, 22 mars et 24 mars 2001.

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