[Grands travaux d'urbanisme du Second Empire :...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0546 S 0194
technique 1 photographie négative sur verre : noir et blanc ; 18 x 24 cm
description Au centre de la place des Terreaux : la fontaine octogonale en fonte. Vue plongeante en direction de l'ouest prise depuis l'Hôtel de ville de Lyon après l'achèvement des travaux.
historique Fontaine centrale de la Place des Terreaux. Liénard concepteur ; Lanfrey et Baud, fondeurs ; 1856. Déplacée en 1891, détruite en 1946.
historique La fontaine en fonte, sans grâce, au centre de la place des Terreaux, a été inaugurée en 1858. Mais l'infortunée qui sortait des ateliers de fonderie de Lanfrey et Baud, fut remplacée en 1892 par le quadrige de Bartholdi et transportée place Guichard d'où elle a disparu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale constituant un danger pour la circulation. Sur la gauche, on devine la façade du Palais Saint-Pierre, alors qu'au fond, sur la face ouest de la Place des Terreaux, on aperçoit une série d'immeubles vétustes. A la place de ces immeubles, l'architecte Frédéric Giniez a construit en 1856 une grande maison partagée par un passage s'ouvrant sur un portique qui était surmonté des statues des architectes Simon Maupin et Philibert Delorme. Ces statues en pierre tendre ont dû être détruites. L'entrée de la rue d'Algérie, à l'angle nord-ouest de la place, était alors constituée par un hôtel pour voyageurs, l'Hôtel du Parc, où coucha Cagliostro. Ce bâtiment fut démoli en décembre 1858-janvier 1859 et remplacé par un bel immeuble. Quant à la rue Constantine, elle était en gestation. Cette rue a emprunté le parcours d'une rue fort étroite qui se composait de deux parties, à savoir : près des Terreaux, la rue de la Cage (en raison d'une cage sculptée au-dessus de la porte d'entrée de la maison au no.11 de la rue), et, du côté de la Saône, la rue des Basses-Ecloisons, en souvenir des écluses qui réglaient le cours des eaux du canal reliant le Rhône à la Saône. Ces rues avaient fini par prendre une réputation si déplorable que l'on n'osait pas les traverser en plein jour. Il est toutefois à signaler que c'est rue de la Cage que naquit, le 3 décembre 1777, Julie-Adélaïde Bernard, que l'histoire littéraire devait illustrer sous le nom de Juliette Récamier.
historique Au début de l'année 1855, "Le Salut Public" avait annoncé un projet consistant dans la démolition d'un groupe de maisons, située en face de l'hôtel de ville de Lyon, et sa reconstruction sur un nouveau plan qui était à la veille d'être mis à exécution en février de la même année : "Pour n'être pas encore signé, le traité intervenu entre l'administration et la compagnie qui se charge des travaux, peut cependant être considéré comme définitif. [...] Il s'agit, on le sait, de démolir toutes les maisons formant le massif compris entre la place des Terreaux, la place des Carmes, la place de la Boucherie-des-Terreaux et la rue de la Cage, à l'exception toutefois des deux maisons élevées récemment à l'angle de la place des Carmes et sur la place de la Boucherie. On a jugé inutile de toucher à ces deux maisons, qui sont établies dans de bonnes conditions architecturales, et qui ont pu facilement être comprises dans le plan de l'ensemble des travaux à exécuter. Sur l'emplacement laissé libre par ces démolitions, on a l'intention d'élever, sur la place des Terreaux , à l'alignement des nouvelles et magnifiques constructions de la rue Saint-Pierre, trois maisons seulement, qui remplaceront les maisons anciennes et mesquines qui y existent aujourd'hui. La place des Terreaux sera agrandie, dans le sens de sa longueur, de 6 à 7 mètres, par suite du reculement de sa face occidentale. De la maison qui occupera, en face de l'hôtel-de-ville, le centre du massif, partira un passage vitré qui ira aboutir en ligne droite sur la place de la Boucherie. Aux termes du traité, ce passage devra avoir 7 mètres de largeur, c'est-à-dire une largeur égale au moins à celle du passage de l'Hôtel-Dieu. On assure même que la compagnie est disposée à porter cette largeur à 8 mètres. Un autre passage viendra couper celui-ci, à angle droit, au centre du nouveau massif de maisons. Il partira d'un point situé en face de la petite rue Sainte-Catherine et aboutira à peu près au milieu de la rue de la Cage, transformée et élargie. Quant aux constructions qui devront s'élever sur cet immense emplacement, ainsi déblayé des vieilles maisons qui le couvrent en ce moment, elles répondront, nous n'en doutons pas, à toutes les exigences. Les constructions qui feront face à la place des Terreaux, notamment, recevront des dispositions architecturales et des ornements en rapport avec l'importance et les proportions de cette place et avec les monuments remarquables qui la circonscrivent du côté de l'est et du sud. On peut s'en rapporter, pour cela, à l'architecte choisi par la compagnie, M. Bresson, qui n'en est pas à son coup d'essai, et à MM. les membres du conseil d'administration, parmi lesquels figure M. Benoit, l'un de nos architectes les plus renommés, et plusieurs autres membres dont le goût est une garantie pour la parfaite exécution de toutes les conditions du traité. Il est regrettable que ce grand et beau projet ne puisse pas être complété par la démolition de l'hôtel du Parc [sur la droite] et de toutes les maisons placées dans son alignement, depuis la place des Terreaux jusqu'à la place de la Miséricorde, et par l'ouverture d'une rue spacieuse formant le prolongement à peu près rectiligne de la rue Puits-Gaillot, d'un côté, et de la rue d'Algérie, de l'autre, de façon à compléter la symétrie de la place des Terreaux, à rendre ses débouchés plus faciles et à ménager les lois de la perspective. Mais il parait qu'on a dû reculer devant les obstacles de toute nature qui se sont opposés, dès l'abord, à la réalisation de ce complément si désirable d'embellissements projetés pour le quartier des Terreaux. Quoi qu'il en soit, le projet, tel qu'il a été conçu par Compagnie et accueilli par l'administration, n'en constitue pas moins, pour notre ville, une amélioration considérable et dont nous devons tous nous féliciter. [...] Source : Le Salut Public, 19 février 1855.
note à l'exemplaire Autre négatif sur verre (format 27 x 36 cm), d'après un cliché de Louis Froissart (?), conservé aux Archives municipales de Lyon (3 Ph 444).
note bibliographique Le monument public français : l'exemple de Lyon / Gilbert Gardes, [1986], t.IV, p.88-89 [BM Lyon, 6900 E2 GAR].

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