L’histoire de la bibliothèque épiscopale
La bibliothèque a été formée sous l’action des grands évêques qui se succédèrent au IXe siècle : Leidrade (798-816), Agobard (816-840), Amolon (841-852) et Rémi (852-875).
Ils sont soutenus et inspirés dans cette démarche par Florus, un diacre actif entre 825 et 860, dont le rôle est prépondérant dans l’expansion et la renommée de la bibliothèque. Il s’attache d’abord à rassembler des manuscrits déjà présents à Lyon. Il s’applique aussi à faire établir de nouvelles copies, orientant notamment ce travail sur les œuvres de saint Augustin dont il est un spécialiste. Il fait également recopier dans l’écriture de son temps, la minuscule caroline, des manuscrits des Ve-VIIe siècles devenus difficiles à lire, car écrits en onciale ou en semi-onciale.
Malgré l’absence d’inventaire de la bibliothèque de cette époque, des études récentes permettent d’évaluer à environ 600 le nombre de manuscrits conservés au moment où la bibliothèque a connu son apogée, au milieu du IXe siècle.
Le dépérissement de la bibliothèque à la fin du Moyen Age et les troubles religieux du XVIe siècle ont entraîné des pertes et la dispersion de certains manuscrits. Au moment de la Révolution, lorsque les collections épiscopales sont confisquées par la Nation, il ne subsiste plus qu’une cinquantaine de manuscrits.
En 1803, ces collections sont confiées à la Ville de Lyon et à sa bibliothèque municipale. Une autre cinquantaine de manuscrits ayant appartenu à la bibliothèque carolingienne lyonnaise est aujourd’hui localisée dans d’autres bibliothèques publiques (Bibliothèque nationale de France, bibliothèque du Vatican, bibliothèques de Cambridge, Leyde, Berlin, Troyes…).