Malgré une sympathie pour la Grande-Bretagne et la France, les Etats-Unis restent attachés à leur neutralité jusqu’en 1916. Des événements tragiques comme le torpillage du Lusitania par un sous-marin allemand en 1915 amènent cependant une grande partie de l’opinion publique américaine à [...]
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Malgré une sympathie pour la Grande-Bretagne et la France, les Etats-Unis restent attachés à leur neutralité jusqu’en 1916. Des événements tragiques comme le torpillage du Lusitania par un sous-marin allemand en 1915 amènent cependant une grande partie de l’opinion publique américaine à envisager de plus en plus une entrée en guerre contre l’empire de Guillaume II. Du côté allemand, l’offensive contre Verdun en 1916 se révèle un désastre et la guerre semble s’enliser sans espoir d’issue rapide. L’idée d’asphyxier la Grande-Bretagne en détruisant son commerce maritime par une guerre sous-marine « sans restriction » commence à faire son chemin au sein de l’Etat-major du Kaiser. Officiellement décidée en janvier 1917, elle entre en application en février avec pour but direct de briser l’effort de guerre britannique alimenté notamment par le commerce transatlantique. Les premiers résultats sont spectaculaires, avec une moyenne de 630 000 tonnes coulées d’avril à août 1917. La sécurité de ses approvisionnements étant gravement menacée, la Grande-Bretagne est peu à peu mise à genoux. Mais les campagnes des U-boote de la Kaiserliche Marine, connues sous le nom de « guerre sous-marine à outrance », induisent un grand nombre de victimes collatérales avec le torpillage de bâtiments civils dont certains américains. Le 6 avril 1917, le président Wilson réunit le Congrès et lance les Etats-Unis d’Amérique dans le conflit qui devient mondial. La formidable machine industrielle américaine va se mettre au service de la Triple Entente et faire basculer le sort de la guerre qui ne peut plus, dès lors, être gagnée par les puissances centrales. Cette affiche de recrutement de l’U.S. Navy montre la premiere prise d’un U-boot allemand par deux navires de guerre américains. Sans doute le sort de son équipage est-il préférable à celui de bien des sous-mariniers impériaux, tant les pertes sont importantes. Sur une flotte de 800 U-boote, 343 ont pris part à des opérations en mer, et 178 ne sont pas revenus, soit un taux de perte de 52 %, à savoir un sur deux au combat. Les équipages de U-boote ont payé un lourd tribut à la guerre sous-marine en perdant 5 000 hommes sur 13 000, soit près de la moitié. Recrutés sur volontariat, les sous-mariniers voient leur effectif diminuer et être difficilement compensé, le taux de mortalité ayant un effet directement décourageant sur les vocations. Paul Chack, ancien commandant français de sous-marin pendant la Grande Guerre, condamné à mort en 1945 pour son engagement collaborationniste auprès du gouvernement de Vichy, rappelle ainsi dans ses écrits maritimes que « la fin est terrible dans un sous-marin crevé par une mine ou entortillé dans un filet submergé, comme une bête prise au piège. C’est l’étouffement lent, l’agonie interminable dans la coque d’acier clouée au fond. »
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