Parmi les thématiques abordées par les affiches du Salon des Cent se trouve celle de la représentation d’amateurs d’art dans une de leurs activités favorites : la visite d’une exposition, en l’occurrence celle du Salon lui-même. Cette lithographie du dessinateur-poète-chansonnier Frédéric-Auguste Cazals s’inscrit dans ce registre en nous laissant voir deux illustres visiteurs en pleine contemplation, les poètes Paul Verlaine et Jean Moréas. Ami de Verlaine, Cazals est l’artiste qui a le plus représenté le poète. Ce dernier compose en septembre 1894 quelques vers à propos de cette affiche : « Or, revenus des villes d’eaux / nous qui ne sommes pas des « dos » / Moréas regarde une jambe / et moi je me gobe de dos / mal guéri par les villes d’eaux / mais Moréas demeure ingambe ! ». Verlaine admire en effet un dessin de Cazals le représentant de dos tandis que Moréas brandit son monocle. On aperçoit également en arrière-plan l’affiche de Jossot pour le quatrième Salon des Cent. Cazals dévoile dans cette affiche toute l’étendue de sa maîtrise de la technique lithographique. Le remarquable rendu de la texture de la veste de Verlaine et Moréas ainsi que, par endroits, l’usage du crachis lithographique, suffisent à mettre en lumière le niveau atteint par le dessinateur dans son art.

réduire