Elève de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, sous l’égide de Nicolas Berton, Henri Guérard se spécialise dans la gravure à l’eau-forte et la lithographie, tout en menant des incursions dans le domaine de la peinture et de l’illustration. Très influencé par le japonisme alors à la mode, il peint des éventails très appréciés du public. Peintres de portraits, de scènes de genre et de paysages, la mer est très présente dans son œuvre comme en attestent de nombreuses marines, comprenant des vues portuaires (Le Havre, Dieppe, Honfleur) ou des représentations de voiliers et navires. Dans cette affiche faisant la promotion d’une exposition de son œuvre, tenue un an avant sa mort, il marie son attraction pour l’élément marin et son goût pour l’estampe orientale. Avec deux couleurs seulement, il parvient à suggérer un très bel effet de lumière en livrant une vue de navires rentrant ou sortant d’un port, au soleil couchant. Les ombres portées des voiles et les ridules sur l’onde donnent à cette belle lithographie un ton résolument oriental. Loué par le bibliophile Octave Uzanne comme « l’un des cordons bleus de l’eau-forte », il fait également l’objet d’un bel éloge d’Henri Béraldi dans sa recension des graveurs du XIXe siècle : « le jour où il y aura un grand concours de tirage d’eaux-fortes, et où l’on enfermera les imprimeurs en loges, avec une presse, une planche et du papier, Guérard est sûr de sortir avec le premier grand-prix ».

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