Le mercredi 27 avril 1796, la malle-poste de Paris à destination de Lyon est attaquée près de Melun dans les premières heures de la nuit. Le courrier Jean-Joseph Excoffon et le postillon Audebert sont sauvagement assassinés et la solde de l'armée de Bonaparte en Italie est dérobée. Quatre [...]
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Le mercredi 27 avril 1796, la malle-poste de Paris à destination de Lyon est attaquée près de Melun dans les premières heures de la nuit. Le courrier Jean-Joseph Excoffon et le postillon Audebert sont sauvagement assassinés et la solde de l'armée de Bonaparte en Italie est dérobée. Quatre cavaliers signalés par des témoins, pourraient être les auteurs de ce guet-apens. Un ou deux hommes à pied auraient pu se jeter à la tête des chevaux de l’attelage pour les maîtriser, pendant que les cavaliers assassinaient le postillon et le courrier. Le passager paraît avoir été complice du crime, puisque son corps n’a pas été retrouvé et qu’il a semble-t-il utilisé un des chevaux de l’attelage, disparu, pour assurer sa fuite. Le butin, considérable, s’élève à neuf mille livres en espèces et à plus de sept millions de livres en assignats, somme appartenant à l’Etat et destinée à la solde de l’armée d’Italie menée par Bonaparte. Une enquête conduit à l’arrestation et au procès de six personnes dont quatre sont condamnées à mort et exécutées en octobre 1796. Parmi ces dernières se trouve Joseph Lesurques dont la famille ne va cesser tout au long du XIXe s. de clamer l’innocence. Un mouvement de sympathie va se fédérer autour de ce cas, faisant de Lesurques le symbole incarné de l’erreur judiciaire. La fascination pour ce crime dont l’essentiel reste mystérieux va inspirer historiens, romanciers et autres auteurs de pièces de théâtre. L’affiche de promotion du roman écrit par Maxime Valoris vers 1890 insiste sur le moment dramatique de l’attaque, en proposant une restitution de la scène de l’embuscade. En médaillon figure "la" Bréban, maîtresse d'un des condamnés à mort, Etienne Couriol. Pourtant, aujourd’hui encore, cette enquête connue depuis plus de deux siècles sous le nom d’ « Affaire du courrier de Lyon » est loin d’avoir livrée tous ses secrets, et il semblerait que l’innocence de Joseph Lesurques n’apparaisse plus aussi évidente que certains auteurs ont voulu l’affirmer.
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