[Fondation Renaud - Fort de Vaise]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0032 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Fondation Renaud - Fort de Vaise, 25-27, boulevard Saint-Exupéry, Lyon 9e.
historique Fondation à vocation culturelle et patrimoniale, la Fondation Renaud prend en charge la gérance du Fort de Vaise, soutient les artistes contemporains (organisation d'expositions, mécénat...) et les étudiants et chercheurs en histoire de l'art, assure la promotion et la sauvegarde du patrimoine avec notamment la poursuite de la restauration des sites historiques de la fondation - à l'extérieur de Lyon - et leur animation (concerts, expositions, conférence... ). Elle organise un cycle d'une dizaine d'expositions par an.
historique "Ne prenez pas cette vieillerie !". On ne peut pas dire que Louis Pradel, maire de Lyon, ait vraiment poussé Jean-Jacques et Serge Renaud à acquérir le fort de Vaise ! Qu'ils se proposaient pourtant d'acheter à la Ville de Lyon. Une acquisition pas vraiment flamboyante, d'ailleurs. Une sombre bâtisse décrépite, envahie par les herbes et les immondices, tout juste bonne à servir de refuge hivernal à quelques paumés. Le pâle reflet vacillant de la vieille ceinture de fortifications construite au milieu du XIXe siècle, pour contrôler l'entrée Nord de Lyon. Un bâtiment d'ailleurs construit à l'emplacement des vieilles murailles du XVIe siècle. Têtus, MM. Renaud persistèrent et signèrent le contrat par lequel ils échangeaient avec la municipalité un terrain à eux situé chemin de Montauban (que la Ville guignait pour y installer une station de pompage) et les faméliques bâtiments jadis militaires, cédés à la cité en 1927. Rajoutant des liquidités, le bâti n'étant pas le même. Il est vrai que les deux frères avaient de qui tenir : fiIs d'un architecte lyonnais fameux dans I'Hexagone et auteur de plusieurs barrages d'importance, architectes eux-mêmes, ils possédaient cette passion de la pierre, qui peut... soulever des montagnes. lis se lancèrent dans l'aventure. Là, après avoir fait revivre le bâtiment, ils créeraient un lieu d'art et de rencontre. D'aucuns ricanèrent. C'était à la fin des années soixante... Aujourd'hui, le fort de Vaise offre un visage autrement avenant : cours nettoyées, casemates déblayées, murs de ronde restaurés, offrent autant de salle servant à des expositions, permanentes et temporaires, tous arts réunis, à des colloques, séminaires, réunions... Equipement audiovisuel et assistance en communication à l'avenant. Plus une partie moderne, soigneusement et discrètement emboîtée dans la carcasse ancienne, qui sert de logements. Avec en prime une vue imprenable sur la ville. Le tout sans un sou des pouvoirs publics. "Nous n'en avons pas demandé", reconnaît Jean-Jacques Renaud, qui a là concrétisé son rêve : "Mêler dans un même lieu le monde des artistes et celui des entreprises". Ajoutant aussitôt : "Nous avons beaucoup construit de béton armé, mon frère et moi... Mais nous avons toujours eu un violon d'Ingres : la restauration des vieilles demeures. Ici, notre vieille demeure". Alors que la chose s'achève lentement, du moins pour l'intérieur, avec la création d'une Donation Renaud qui gère le site, c'est le temps des réflexions, des bilans, des conclusions : "Il y a un préalable qui me semble indispensable, surtout à notre époque : il faut avoir une idée, même large, de ce que deviendra le bâtiment que l'on entreprend de restaurer. Puis il faut évoluer au gré des découvertes, des impressions nouvelles, venues avec une meilleure connaissance du lieu. Il faut aussi bien faire les choses, ne pas tirer sur les produits... On s'en repent après. Mais surtout, il est un maître-mot : la patience. Souvent, l'argent ou les pierres manquent, les travaux imprévus surgissent, le découragement guette... il faut tenir le coup". Jean-Jacques Renaud a tenu le coup, mis la main à la pâte, réalisant le plus souvent possible lui-même les travaux ("il faut surtout ne pas compter les week-ends que l'on y passe"). Dans le nouveau bâtiment, il a réalisé de petits appartements, qui devraient plus tard servir de studio à des artistes. En attendant, pour rembourser l'argent emprunté, il les loue à des particuliers. Tout en s'employant à remodeler les abords du fort, respectant au maximum la végétation existante, évitant les arrachages inconsidérés, rêvant de relier ses sentiers au circuit municipal des hauteurs de Fourvière. Tout en restaurant des traces de l'ancienne muraille du XVIe siècle, retrouvée sous les gravats. Encore du travail en perspective. "Quand on a le feu sacré, on met le temps, mais on y arrive". Source : "Les gardiens du fort" / G.C. [Gérard Corneloup] in Lyon Figaro, 17 septembre 1993, p.31.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP06277.

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