L'orientalisme, une passion du XIXe siècle
La France du XVIIIe siècle a traduit les Mille et Une Nuits, vu paraître les Lettres persanes de Montesquieu (1721), découvert avec enchantement la pierre de Rosette. Dans le sillage de la campagne napoléonienne d’Égypte (1798-1801), le XIXe siècle se passionne pour l’Orient qu’il s’efforce d’explorer.
Si les pays orientaux deviennent une source d’inspiration parfois fantasmée pour les artistes, les scientifiques tentent pour leur part d’en comprendre les cultures avec la rigueur de leur temps : l'Orient devient un objet d’études historiques, culturelles, ethnographiques, linguistiques.
Apprendre les langues et reconstituer leurs racines communes, traduire les récits mythologiques, recenser les croyances, rendre accessible les littératures les plus lointaines… la recherche d’alors suit différentes pistes dont la trace est aujourd’hui encore visible en bibliothèques.
L’orientalisme est ainsi présent au sein de la Collection jésuite des Fontaines : intellectuels et missionnaires, les membres de la Compagnie de Jésus ne pouvaient qu’être partie prenante de cette rencontre des civilisations, dont les pères Matteo Ricci (1552 - 1610) en Chine, et Gaston-Laurent Cœurdoux (1691 – 1779) en Inde, furent d’illustres précurseurs.