Viollet-le-Duc et le renouveau du gothique
Au début des années 1830, l’état des monuments civils et religieux en France abandonnés ou mutilés pendant la Révolution, en proie aux spéculateurs et à la « bande noire », est déplorable.
Fondé sur une immense érudition et une connaissance intime de l’architecture médiévale et de la Renaissance, son travail d’architecte et de restaurateur ne s'est pas limité à l'architecture : il s'est intéressé aussi au mobilier, aux vêtements, aux instruments de musique, à l'armement… Eugène Viollet-le-Duc est aussi historien et surtout historien de l’architecture. Ses théories furent et sont toujours discutées car il déclarait : « Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné ». Certains monuments, s’ils furent sauvés, furent donc irrémédiablement modifiés Il eut de nombreux élèves dont le plus célèbre est Paul Abadie (restaurateur des cathédrales d’Angoulême et de Périgueux) et ses travaux « fonctionnalistes » ont inspiré ses contemporains, les créateurs de l’art nouveau et jusqu’à notre époque.
Il a écrit de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’architecture, certains consacrés à ses réalisations (Description du château de Coucy, Description du château de Pierrefonds, la Cité de Carcassonne), mais aussi d’autres ont une forme plus didactique et ont été publiés chez Hetzel (Histoire d’une maison 1873, Histoire d’une forteresse 1874, Histoire de l’habitation humaine, 1875), enfin les arts décoratifs ne l’occupèrent pas moins (Dictionnaire raisonné du mobilier français, 1858-1870). Viollet-le-Duc était en outre un remarquable dessinateur et aquarelliste.