Le 28 juin 1914, l’assassinat par un étudiant nationaliste serbe de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, déclenche une série de réactions diplomatiques qui embrase en quelques semaines l’Europe, avant de se transformer en conflit mondial. L’engrenage fatal des [...]
[+]
Le 28 juin 1914, l’assassinat par un étudiant nationaliste serbe de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, déclenche une série de réactions diplomatiques qui embrase en quelques semaines l’Europe, avant de se transformer en conflit mondial. L’engrenage fatal des systèmes d’alliance entre nations, activé tout au long du mois de juillet, aboutit à l’entrée en guerre des principales puissances européennes au début du mois d’août. Honorant son alliance avec la Russie défendant elle-même la Serbie menacée par l’Autriche-Hongrie, la France décrète le 1er août 1914 la mobilisation générale, effective à compter du 2 août. Le lendemain, l’Allemagne déclare la guerre à la France en vertu de son alliance avec l’Autriche-Hongrie. L’ordre de mobilisation générale est édité par l’Imprimerie nationale avec la date laissée en blanc pour être complétée à la main : la guerre paraissait inévitable depuis plusieurs semaines, la seule inconnue étant la date de son début. Placardé aux murs des villes et villages, il est relayé par la gendarmerie portant à pied, à cheval ou en voiture la nouvelle de la mobilisation. Dans les villages, les cloches des églises sonnent le tocsin, créant ici et là quelques confusions. Dans les régions rurales, où se concentrait la majorité de la population française davantage préoccupée par la pleine saison des travaux agricoles que par l’escalade des tensions diplomatiques, l’annonce provoque d’abord la stupeur et la consternation. Cet hébétement fait place dans les jours suivants à un élan patriotique en grande partie fondé sur le sentiment de légitimité de l’action de la France, cette dernière n’ayant pas déclaré la guerre mais étant acculée à une action défensive. La France réunit assez rapidement une armée d’active de 710 000 hommes, contre 830 000 hommes du côté allemand. La plupart d’entre eux pense que la guerre sera courte et qu’ils seront dans leurs familles pour Noël. Le ministre britannique des Affaires étrangères Edward Grey, au soir du 3 août 1914, se montrait plus pessimiste : « les lampes sont en train de s’éteindre dans toute l’Europe. Nous ne reverrons plus leurs lumières de notre vivant ».
réduire