La Première Guerre mondiale se caractérise par un coût humain et économique jusque là inédit dans l’histoire des conflits. L’ampleur de la violence, qu’elle s’exerce sur les militaires ou sur les populations civiles, ainsi que celle des destructions et de l’effort de guerre ne permettent guère aux autorités des nations en guerre de réagir à la hauteur de la situation. Des organisations non gouvernementales apportent leur soutien dans les différents pays belligérants. C’est le cas de la Croix-Rouge, dont le Comité international installé à Genève a été fondé en 1863 à l’initiative de quelques humanistes suisses. Les Etats-Unis sont très investis dans le domaine humanitaire dès les débuts du conflit, cela même avant leur entrée en guerre en 1917. L’ « American Red Cross » (Croix-Rouge américaine) dispose de puissants moyens qu’elle met au service des blessés et autres victimes de la guerre. Fondée en 1881 par l’enseignante Clara Barton, marquée par les massacres de la guerre de Sécession, l’association bénéficie du soutien de quelques riches mécènes dont le milliardaire John Davison Rockefeller, et dispose d’un siège installé à Washington. Au cours de la Première guerre mondiale, l’organisation caritative multiplie les campagnes d’appel aux dons. Sur cette affiche de Nathaniel Britton, la scène est vue du côté européen, où soldats français blessés et population civile attendent le secours venu de l’autre côté de l’océan. Tel un soleil adoucissant les malheurs des infortunés, l’emblème de la Croix-Rouge se lève au-dessus des monuments américains célèbres que sont la Statue de la Liberté de New York ou le Capitole de Washington. La légende de l’affiche fait appel à l’empathie du citoyen américain : « Ils regardent vers nous pour de l’aide. Etes-vous l’un des nôtres ? » Les dons perçus sont considérables et permettent tout au long du conflit la gestion de 24.000 infirmières et l’installation de 24 hôpitaux en France.

réduire