[Roue de coupe du tunnelier de la ligne D]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0113 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description La Taupe (1991), roue de coupe du tunnelier de la ligne D. Installation : Daniel Bret. Propriétaire : Ville de Lyon.
historique Ce qui devait arriver est arrivé. La roue de coupe de la taupe a quitté le bout de gazon où elle croupissait depuis des années pour remplir la noble fonction devant être la sienne : être le monument à la gloire du chantier de la ligne D du métro lyonnais. Passée du sud au nord de la Fosse-aux-Ours, elle surplombe désormais le Rhône et fait par la même occasion office de fontaine... Ce n'est pas franchement hideux, ce n'est pas résolument esthétique non plus. C'est. Et c'est tout. A ceci près que l'édification de la chose a coûté la bagatelle de 450.000 francs. Un peu cher, pour une récupération d'un (gros) déchet industriel. L'histoire commence à la Semaly, maître d'oeuvre de la construction du métro et dirigé alors par René Waldmann, par ailleurs président de l'association des travaux en souterrain. Sous le Rhône, la taupe n'en finit pas de creuser son tunnel, de se casser les dents sur d'antiques pieux et, dans le terrain "grossier" où elle évolue, la percée du tunnelier se fait héroïque. La traversée du Rhône se mue en exploit technologique sans précédent. Dans l'euphorie de la victoire, fin avril 1988, René Waldmann demande au tunnelier allemand d'offrir à Lyon, en mémoire du chantier, la dernière roue de coupe. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est le probable contentement des Allemands, autorisés par le fait à abandonner sur place l'encombrante pale. Depuis, silence radio. Perturbé seulement par les protestations des riverains de la place Raspail qui apprécient peu le cadeau déposé sous leurs fenêtres. Et passent les années sans que la Semaly abandonne son intention de commémoration monumentale. Un projet est établi, les autorisations municipales semble-t-il toutes obtenues et, après le réaménagement des alentours de la Fosse-aux-Ours, l'hélice franchit quelques mètres, émigre du 7e au 3e arrondissement et devient fontaine. Une grosse fontaine avec petit filet d'eau. "Ce n'est qu'un clin d'oeil au passé, il n'y a aucune prétention artistique", tient à souligner Joseph Ferrand, directeur-adjoint à la Semaly. Interrogé sur le coût de l'opération dont la rumeur veut qu'il se situe autour de 450.000 francs, Joseph Ferrand confirme d'un : "C'est à peu près ce que vous me racontez". Daniel Briet, maître d'ouvrage pour le cabinet Pierre Vurpas, justifie la somme notamment par la complexité des armatures nécessaires au soutien du mastodonte... Source : "Il ne faut pas dire Fontaine..." / Sophie Bloch in Lyon Figaro, 21 août 1991, p.20.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP04266.
note bibliographique Les Charmes de Maggaly / René Waldmann, 1993 [BM Lyon, 6900 Q WAL]. - L'art contemporain dans les espaces publics : territoire du Grand Lyon, 1978-2008 / Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, 2008, notice p.57.

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