[Grands travaux de la Ville de Lyon. Projet de monument...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0546 S 3495
technique 1 photographie négative sur verre : noir et blanc ; 24 x 18 cm
historique Le projet de monument aux morts sur le plateau de la Croix-Rousse est indirectement lié aux grands projets d'urbanisme et d'embellissements de Lyon. On n'attendit pas, en effet, d'être au XXe siècle pour s'apercevoir que la rue de la République - l'une des plus importantes artères de le ville - se terminait désagréablement et gagnerait à être continuée. Dès 1864, un projet naissait, comportant son prolongement au Nord, où on la faisait aboutir par une longue courbe à la place Saint-Clair, actuelle place Louis-Chazette, et au Sud par l'élargissement à 22 mètres de la rue de la Charité, artère souvent critiquée pour son étroitesse. Si ce projet ne fut pas réalisé, un second projet apparaissait néanmoins en 1904. Il comportait le prolongement de la rue non plus entre la place de la Comédie et la place Saint-Clair, mais entre ladite place et le sommet du plateau de la Croix-Rousse. Un seul empêchement s'opposait à la réalisation de ce dessein : la nouvelle voie, large de 28 mètres sur un parcours de 342 mètres, aurait eu une pente en si fort dénivelé qu'elle aurait rendu impossible la circulation des tramways ! Cette contrainte fut résolue par Edouard Guillon (1872-1952), directeur général de la Compagnie de l'O.-T.-L., dans un document qu'il exposa en janvier 1910 dans La Construction lyonnaise. Le projet de prolongement de la rue de la République conçu par Guillon (Georges Trévoux architecte) entra en concurrence dans l'après-guerre avec celui de Camille Chalumeau (1879-1972), ingénieur en chef de la voirie de Lyon (Tony Garnier architecte). C'est dans ce cadre que fut conçu le monument aux morts de la Croix-Rousse. Il marquait le retour de Garnier à une forme d'architecture classique : un temple, ceint d'une colonnade de quarante mètres de haut, surmonté d'un entablement orné d'une frise et entourant sur trois faces un escalier monumental, devait porter les noms des quelques treize mille Lyonnais morts au cours de la Grande Guerre. L'architecte en réalisa divers croquis permettant de juger de l'insertion de l'édifice dans le site : vue du pont Saint-Clair, vue de la place Bellevue, vue du boulevard de la Croix-Rousse, vue perspective dans le prolongement de la rue de la République, vues intérieures, etc. Un concours, accompagné d'une enquête publique, devait également permettre de départager les deux projets de prolongement de la rue de la République. A cette fin, on organisa l'exposition des plans à la salle des fêtes de l'hôtel de ville de Lyon (10-20 juillet 1919) où le public put consigner ses observations... mais en l'absence notoire des maquettes des monuments aux morts dont elles formaient pourtant le complément. Les maquettes - du moins celles de Tony Garnier, de très grande taille - furent montées et exposées isolément dans la chapelle de l'ancienne église Saint-Pierre. En 1920, d'aucuns ont cependant découvert que l'envergure du projet de prolongement de la rue de la République était peu en rapport avec l'état des finances municipales, le renvoyant de fait, pour raisons budgétaires, aux calendes grecques... Et avec lui le monument aux morts qui en constituait le couronnement sur les hauteurs du plateau de la Croix-Rousse.
note bibliographique "Le prolongement de la rue de la République jusqu'à la Croix-Rousse" / Ed. Guillon in La Construction lyonnaise, 1er janvier 1910, p.5-6. - "Les embellissements de Lyon" / O.L. [Octave Lavalette] in Le Salut Public, 1er mars et 13 juillet 1919. - "Le Monument aux Morts" / Ch. Bobenrieth in La Vie Lyonnaise, 12 juillet 1919.

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